Michelin : Communiqué sur l’annonce de fermeture des sites de Vannes et de Cholet
Clermont-Ferrand le 5 novembre 2024
Communiqué du Syndicat SUD Michelin
Michelin : une trahison sociale sans précédent !
Le syndicat SUD Michelin condamne la décision brutale de Michelin de fermer ses usines de Vannes et de Cholet. Cette décision constitue l’un des plus grands désastres sociaux de l’histoire de l’entreprise, avec la suppression de 1 254 emplois directs, plongeant des centaines de familles dans l’incertitude.
Les représentants SUD au Comité Social et Économique Central (CSEC) avaient pourtant alerté la direction depuis de nombreux mois sur la fragilité des sites de l’ouest. Face à l’absence de réponses claires, ils ont enclenché en avril une procédure de droit d’alerte économique, espérant des réponses constructives de la part de Michelin, attendues au plus tard le 9 novembre. Cependant, au lieu de répondre aux inquiétudes des salariés, Michelin a pris la décision de fermer deux des trois sites concernés, démontrant un mépris évident pour les représentants du personnel, qui avaient suspendu le dialogue social pour contraindre l’entreprise à assumer ses responsabilités.
Depuis plusieurs mois, Michelin cultive dans les médias une image de société « responsable » et « bienveillante », valorisant son prétendu engagement envers un « salaire décent » et le bien-être de ses salariés. Mais derrière cette façade se cache une réalité bien différente : pour maximiser ses profits, Michelin n’hésite pas à sacrifier les emplois de ceux qui ont contribué à son succès. Ces fermetures révèlent une stratégie brutale et un double discours inquiétant de
l’entreprise.
Cette décision est d’autant plus incompréhensible au vu des résultats
exceptionnels affichés par Michelin ces dernières années :
En 2022, le résultat opérationnel des secteurs atteignait 3,572 milliards
d’euros, 3,396 milliards en 2023, et devrait être de 3,4 milliards en
2024.Le résultat net s’élevait à 2,009 milliards d’euros en 2022 et à 1,983
milliard en 2023.
Michelin n’a même pas pris le temps d’explorer des solutions alternatives ni de travailler sur des projets de transformation des sites. Les salariés de Vannes et Cholet, qui se sont investis sans relâche depuis de nombreuses années, ne sont pas responsables de la stratégie de marge et de prix de Michelin qui conduit aujourd’hui à cette catastrophe sociale. Cette trajectoire purement financière laisse présager un avenir sombre pour les autres sites.
SUD Michelin exige la mise en place d’un véritable projet de transformation de ces sites, afin de préserver les emplois et d’offrir une alternative aux salariés touchés par cette décision dévastatrice.
SUD Michelin va saisir les pouvoirs publics et demande l’annulation immédiate de ce projet de fermetures. Il est inconcevable qu’une entreprise aussi prospère que Michelin sacrifie deux sites industriels français et laisse 1 254 salariés payer le prix de ses choix financiers.
SUD dénonce l’absence de transparence et de courage de la Direction, qui a préféré le déni et l’inaction, plutôt que de rechercher des solutions responsables et durables.
SUD appelle à la solidarité de tous les salariés de Michelin, sur tous les sites français, pour défendre ensemble leurs emplois et l’avenir industriel de l’entreprise en France car avec cette annonce, Michelin supprime plus de 15% de ses effectifs agents français.
Pour le syndicat Sud
Nicolas ROBERT
Délégué syndical central