Communiqué unitaire - L’Alvarium n’est pas mort, son cadavre bouge encore !

, par Solidaires 49

Nous, associations, collectifs, organisations syndicales et politiques, nous alarmons sur la stratégie d’implantation de l’extrême droite locale depuis la soi-disant dissolution de l’Alvarium. L’attitude des pouvoirs publics, au pire complices et au mieux attentistes, nous alerte également. Nous tirons la sonnette d’alarme, il est plus qu’urgent de se mobiliser pour faire reculer l’extrême droite dans notre département, comme ailleurs.

Officiellement dissout en 2021, le mouvement de l’Alvarium n’a eu de cesse de se réinventer sous différentes formes, en échappant miraculeusement à des poursuites pour "reconstitution de ligue dissoute". Car, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, nous savons que d’Angers à Chalonnes, en passant par le Lion d’Angers, ce sont bien les militants de l’ex-Alvarium qui œuvrent pour tenter d’implanter durablement l’extrême droite sur notre territoire.

À Angers d’abord, où une fois la fermeture administrative de leur local rue du Cornet actée, les néo-fascistes de l’Alvarium ont tranquillement pu poser leurs cartons quelques centaines de mètres plus loin dans le bar le Bazar, rue Parcheminerie. Les activités de leur cache-nez, le Rassemblement des Étudiants de Droite (RED) qui n’a d’étudiant que le nom et qui occupe la place laissée vacante par l’Alvarium, ne sont qu’une perpétuation de celles de son illustre ancêtre.

Au Lion d’Angers ensuite, où des membres de l’Alvarium ont pris possession de l’ancien café des Sports pour le transformer en « brasserie associative ». Encore une fois, nous ne sommes pas dupes et savons très bien que ce bar sert d’ores et déjà de local pour l’extrême droite qui s’y réunit depuis de nombreuses semaines et y organise des événements publics. Face à la mobilisation d’un collectif d’habitant·es, la municipalité a été contrainte de sortir du silence. Mais plutôt que d’utiliser les moyens qui sont à sa disposition pour faire fermer ce local (signalement au procureur de la République pour enquêter sur la reconstitution de ligue, fermeture pour trouble à l’ordre public, entre autres exemples) la municipalité préfère prendre acte de l’implantation de l’extrême droite sur sa commune et rejette les risques de troubles sur le collectif citoyen.

Enfin à Chalonnes où, après leur implantation dans les Halles Biltoki à Angers, les Blancs de l’Ouest ont décidé de s’implanter sur le marché hebdomadaire du samedi. Rappelons que cette entreprise agricole est dirigée par des militants issus de l’Alvarium qui s’agitent toujours dans les milieux d’extrême droite. Là aussi, une mobilisation d’habitant·es s’est rapidement mise en place, obligeant les pouvoirs publics à s’exprimer. Mais comme au Lion, la municipalité chalonnaise ne trouve rien à redire à la présence des fachos des Blancs de l’Ouest sur le marché. Au mieux les élu·es restent passif·ves devant cette situation, se cachant derrière la liberté de commerce et d’opinion, au pire d’autres affichent clairement leur soutien aux charcutiers. Au delà de s’implanter dans nos campagnes en créant des lieux de rencontres et d’organisations durables pour l’extrême droite, ces commerces sont pour eux une manne financière non-négligeable et un argument tout trouvé pour les pouvoirs publics qui peuvent cacher leur inaction derrière la sacro-sainte liberté de commercer.

Cette situation nous alerte à la fois par la stratégie d’implantation de l’extrême droite qui, donnant des gages de respectabilité aux pouvoirs publics, s’installe de manière durable sur nos territoires. Mais ce qui nous alerte également, c’est le laisser-faire des autorités, qu’elles soient municipales, préfectorales ou judiciaires. Pourquoi aucune action pour "reconstitution de ligue dissoute", délit passible de 3 ans d’emprisonnement, n’a été entamée alors qu’il est de notoriété publique que l’Alvarium poursuit sa sale besogne sous ces différentes facettes ?

Nous tenons à rappeler avec force aux élu·es locaux qui défendent la « liberté d’opinion » que les militants d’extrême droite qu’ils accueillent sur leur territoire ont pour beaucoup été condamnés pour des violences, notamment des violences racistes. Nous le martelons, le racisme, le sexisme, la lgbtiphobie ne sont pas des opinions. Enfin nous nous inquiétons de la dérive idéologique qui pousse des responsables publics à mettre sur le même plan des nervis d’extrême droite néo-fascistes et des militant·es antifascistes. Non, nous ne sommes pas les deux faces d’une même pièce. D’un côté vous trouverez la haine, la violence et l’autoritarisme. De l’autre vous nous trouverez pour exprimer des valeurs d’égalité, de solidarité, d’ouverture et d’entraide.

Nous appelons donc la population du Maine-et-Loire à se mobiliser partout où cela sera nécessaire pour faire face à l’extrême droite. Nous lutterons par tous les moyens qui sont à notre disposition pour que l’extrême droite et ses idées retrouvent la place qui devrait être la leur depuis bien longtemps : les poubelles de l’Histoire.

Signatures :
Action Antifasciste Angevine (3A), Chalonnes fait de la résistance, Collectif Bien Vivre Ensemble au Lion d’Angers, Réseay Angevin Antifasciste (Raaf), Ravitaillement Alimentaire Autonome, Réseaux d’Entraide (Raare), Planning familial 49, Union communiste libertaire 49 (UCL), Union syndicale Solidaires 49

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