Expulsion des réquisitions Angevines
Le mardi 11 juillet, à la suite de Paris et Marseille, Angers a vu ses réquisitions de logement expulsées.
Hier à Angers, la préfecture a ordonné l’expulsion de trois réquisitions qui accueillaient plus d’une centaine de personnes. Celles-ci ont eu pour justification de la part de la préfète le caractère illégal de l’occupation ainsi que les conditions de vie insalubres et dangereuses au sein de ces logements. Au sujet du caractère insalubre supposé (on n’a jamais vu la préfète sur place) des logements, nous tenons à lui rappeler au sujet du Chêne-Vert, comme cela fut fait à plusieurs reprises, que des pompiers et leurs familles y habitaient encore récemment et que l’eau courante ainsi que l’électricité étaient présentent dans les logements. Pouvons-nous en dire autant de la rue, étant donné que c’est là où les familles, avec femmes enceintes et enfants, devront désormais vivre ?
Ces personnes ont des conditions de vie difficiles. Avoir un logement décent leur apportait une base pour fonder un début de vie stable. Ainsi ils travaillent et leurs enfants sont scolarisés. La préfecture et le conseil départemental le savent et c’est en toute conscience qu’ils ont tout cassé pour éviter un « appel d’air » qui n’a jamais existé que dans des fantasmes malsains.
Comme si les expulsions ne suffisaient pas, la police a décidé de jouer la provocation. Ne sachant pas où aller, les familles se sont retrouvées au jardin du mail dans l’après-midi où elles ont dû faire face à cette provocation policière. En effet, alors qu’une trentaine / quarantaine de personnes (familles et soutiens) étaient présentes, ce ne sont pas moins de 8 véhicules de police qui se sont déplacés pour encadrer ces familles. 8 véhicules de police, comment pouvez-vous justifier cela pour des gens qui demandent juste un logement décent ? (vous savez, ceux que vous leur avez arrachés)
Après le rassemblement devant la préfecture ayant réuni une centaine de personnes, les familles ont décidé de se rendre à Rouchy car, contrairement à ce qu’affirme la préfète dans la presse, aucune solution de relogement et aucun suivi n’a été effectué de la part des services de l’état. Arrivé-e-s à Rouchy, nous n’avons pu que constater qu’il n’y avait aucune place de disponible pour les personnes que vous avez chassées de leurs logements. C’est là-bas, que nous nous sommes vu dire "nous ne débloquerons rien pour eux".
Des hommes, femmes et enfants ont donc dormi à la rue cette nuit.
Et vous, Mme Abollivier et Mr Gillet avez-vous passé une bonne nuit bien au chaud même après avoir mis des gens à la rue ? Nous espérons que non...
CSSEA
Le collectif de syndicalistes pour la solidarité et l’entraide